Depuis un mois maintenant nous sommes dans un univers inédit, extrême, impensable hormis dans un scenario de film catastrophe. Le confinement, les masques pour tout le monde, les morts dont le nombre grimpe de façon vertigineuse, pauvres chinois à qui on imposait ça en janvier- février ! et puis la vague arrive en Europe, l’Italie, les premiers morts se rapprochent, on est surpris. Et vite, très vite, on est conduit à accepter l’idée que cela va être pour nous aussi.
Soit ! Aux abris, à la maison, le vide dans les rues, les lieux de travail, les transports, même les dans les hôpitaux on ne croise plus personne hormis dans les « services covid ». Les hostilités annoncées commencent, la bataille fait rage, très meurtrière, elle a lieu tout près, mais cachée, sans la plupart d’entre nous, nous laissant un fort sentiment d’inutilité et d’impuissance et d’innombrables questions sur ce qu’il aurait fallu faire avant …
Comment penser et se comporter, entre ce qu’on comprend des règles collectives qui nous sont imposées, auxquelles on adhère plus ou moins, et ce que chacun de nous estime nécessaire pour sa protection personnelle ? Quelles sont les priorités, pour nous, pour les autres ?
Qu’en est–il du côté professionnel, dans le champ du sanitaire- psychique et somatique, et du travail social et éducatif auprès des adolescents ? Après une première vague de réactions dominée par des craintes et un souci de sécurité (beaucoup de fermetures et d’actions interrompues), la conscience des besoins des adolescents et l’investissement professionnel de chacun ont rapidement permis de relancer le plus d’activités possibles dans ce cadre si contraint ! Et pour tout ce qui est interdit, il a fallu inventer et créer des alternatives : comment maintenir les liens, si importants dans nos métiers, garantir la continuité des soins ou de l’attention, protéger, sécuriser. Mais aussi e être prêt à accueillir tout ce que peut générer cette situation de crise : des angoisses, des situations insupportables, de la violence, de la peine et du deuil, du repli, sans oublier les fakes news . Nous découvrons chaque jour de nouvelles façons de travailler, avec souvent de bonnes surprises comme la bonne qualité des entretiens à distance avec les jeunes, des effets apparemment positifs de remise en route de certaines familles en raison du confinement. Bien sur également les mauvaises nouvelles , les situations qui se détériorent aux plans psychique, somatique (maladies chroniques notamment) et dans les mesures de protections de l’enfance.
Cette crise est peut être une occasion de réfléchir à nos métiers, leurs enjeux, nos postures professionnelles. Quel est cet objet qui nous anime, la santé des adolescents au sens d’un bien être global, physique, psychique et social, et comment y contribue-t-on ?
A la SFSA, nous aimerions pouvoir faire circuler les différences expériences du travail auprès des adolescents « en mode confiné » et de leurs familles : innovations, alertes, problèmes et solutions etc.
Nous vous proposons d’envoyer vos récits d’expériences de travail à l’adresse de la sfsa : sfsa@sfsa.fr , puis nous les partagerons sur notre site sur une page « écrits des pros ».
Le Bureau de la SFSA