Les journées d’études de la SFSA ont pour vocation de permettre la rencontre entre les différents professionnels impliqués dans le soin aux adolescents.
Elles sont centrées sur un partage de savoir-faire et de pratiques professionnelles.
Leur objectif est de favoriser l’élaboration d’un corpus commun concernant la prise en charge globale de l’adolescent et de sa famille dans une approche transdisciplinaire.
Depuis deux ans, l’Association Nationale des Maisons Des Adolescents et la SFSA s’associent pour organiser cette journée.
L’ adolescence est une période où les interrogations sur la vie et la mort font partie du processus d’individuation et de maturation : les adolescents sont tous plus ou moins exposés à la conscience de la mort possible, de la mort risquée, voire de la mort voulue. C’est pourquoi la mort réelle, lorsqu’elle touche un proche de l’adolescent, peut être particulièrement traumatique et avoir des conséquences durables sur la construction du futur adulte.
Cette réalité va s’inscrire de façon très variable selon l’état psychique et développemental de chacun et en fonction de nombreux facteurs : l’intensité du lien (parents, fratrie, grand-parent ou famille proche, ami, ou simple connaissance), la nature de l’évènement, sa brutalité, ses représentations sociales (maladie, suicide, accident, attentat…), ses croyances et la qualité de l’étayage de l’environnement du jeune (dont les professionnels font partie).
Cependant, du coté des adultes et des professionnels en particulier, il est difficile d’aborder les questions de la mort avec un adolescent qui y est confronté : se mêlent la crainte de renforcer le traumatisme de l’évènement, de faire souffrir, et nos propres peurs et représentations. Même les mots font peur, comme dans des situations où la mort n’est pas encore survenue, mais est attendue, lorsqu’on évite de la nommer et préfère parler de vie (pronostic vital, fin de vie…). Quel est notre rôle lorsque l’adolescent lui-même, son entourage ou certaines institutions comme l’école, nous sollicitent pour une aide ? L’attitude première peut être de vouloir intervenir, de «faire parler» l’adolescent. Quel juste équilibre trouver entre le «tout dire» et le «tout taire» face à la mort ? A partir de quand et sur quels éléments devons-nous vraiment nous préoccuper devant un adolescent «triste» ou qui ne parle pas ? Comment aider l’entourage à accompagner l’adolescent ? Quel accompagnement psychosocial et éducatif pour un adolescent qui a perdu ses deux parents, pour les mineurs isolés ? Quelles sont nos limites professionnelles et nos projections face à ce que nous supposons être la souffrance de l’adolescent ? Quels sont les places, rôles et fonctions de chacun dans de telles circonstances ? Vers qui orienter ?
Lors de cette journée, nous ne limiterons pas nos réflexions à la question du deuil. Nous aborderons surtout celle de la confrontation
à «la mort», dans ce qu’elle a de réel et avec tout ce qu’elle implique dans la vie quotidienne de l’adolescent (sa relation aux autres, sa place et son attitude dans sa famille, son comportement à l’école, l’investissement de sa scolarité et de ses loisirs, sa vie affective, ses consommations, ses projets de vie).